dimanche 20 juin 2010

Houat et Hoëdic Sans Panique, le Passage de l'ile aux chevaux et les Cardinaux sans eau !

Samedi 19 juin

Conditions :
Température : 14 à 22°C
Ciel voilé se découvrant en fin d'après midi
Vent : 5 à 11 nœuds de Nord-Ouest à Nord-Nord-Est dans la nuit
Mer du Vent : 0,20 m à 0,50m 
Houle : Nord-Ouest 0,20 à 0,80m

Trajet :
Départ samedi matin après l'avitaillement. Le réservoir d'eau douce changé la semaine précédente par Guy et Josselin est rempli à partir du quai... pas de fuite... Nous appareillons vers 10h30 direction le passage du Béniguet. Ce faisant, nous pourrons déterminer en fonction de notre heure de passage si nous continuons vers Belle Ile ou si nous bifurquons vers Hoëdic en empruntant le passage des sœurs ou de l'ile aux chevaux. 


Nous définissons notre programme en fonction de différents éléments : le vent est plutôt faible et vieux coyotte se traine. La météo annonce peu de vent et une direction Nord-Est à Nord-Ouest pour le lendemain. Ceci signifie que si nous choisissons l'option "Belle-Ile" nous serons sans doute au près pour revenir et ... comme dit le dicton  ... "le près c'est 2 fois la route, 3 fois le temps et 4 fois la peine" bref un programme peu réjouissant d'autant que nous devons être rentrés entre 12h30 et maximum 14h30 pour la marée qui, pour sa part, n'attend pas le retour du plaisancier.


Ajoutons à cela que le vent prévu pour la nuit est orienté Nord-Nord-Est et que dans ces conditions peu pour ne pas dire aucun port ou mouillage du Nord de Belle Ile sont protégés. Il faudrait donc s'orienter vers "Ster Ouen" ou un des mouillages du Sud de l'Ile pour y passer une nuit convenable. Malheureusement ceci n'est pas compatible avec la météo et l'heure des marées à respecter pour le retour... il faut bien se résoudre à retourner travailler le lundi ...


Nous arrivons à l'entrée du Beniguet et sitôt Bonen Bras, le cailloux supportant la cardinale Ouest, débordé, nous décidons d'aller mouiller dans l'anse Treach Er Beniguet bordée par l'ile Guric d'un côté et l'ile Seniz et le Rouleau de l'autre. Nous déjeunons à bord et levons l'ancre après avoir fini le café. 


Christine, à la barre, contourne le Rouleau et pointe l'étrave de vieux coyotte vers la chaussée de l'ile aux chevaux en prenant soin d'éviter l'écueil de Men Portz Plous. Parallèlement une activité de pêche se développe à bord et la paravane est mise à contribution... pas de Bar cette fois-ci mais quelques spécimens de maquereaux. 

Nous nous engageons entre Men Er Vag et Er Spernec Bras. Le vent, déjà relativement faible, choisi ce moment pour faiblir, laissant Bernard se débattre vaillamment pour ne pas se faire ramener vers l'ile aux chevaux par le courant. 


Nous passons au nord du passage des sœurs, dangereux car peu profond et truffé de rochers ! Finalement nous décidons le mettre en route le moteur pour aller mouiller à Portz Guen avant la tombée du jour mais aussi pour profiter un peu de la plage.  
Nous trouvons quelques bigorneaux et quelques huitres pour l'apéritif incontournable du soir. Le vent souffle un peu plus fort et nous devons prendre l'annexe à deux afin d'aller chercher le reste de l'équipage resté sur la plage pour ne pas risquer de se faire emmener sous le vent. Avec la pleine mer, la mer du vent et la houle entrent dans la baie et rendent désagréable le mouillage. Au deuxième tour d'annexe, nous aurons même le droit à un pédiluve offert par la maison.


Tout l'équipage étant de retour à bord, nous décidons de lever l'ancre afin d'aller voir au Sud de l'ile d'Hoëdic si un mouillage plus abrité de la houle de Nord-Ouest est envisageable. Nous longeons la côte en laissant "En Noh" à bâbord et nous dirigeons vers la cuvette en face de l'ancien port d'Hoëdic: le port de la Croix... il est 21h !

Bernard à la barre, nous mouillons l'ancre au milieu du chenal lilliputien comme les 5 autres bateaux présents. Après un rapide calcul de marnage, vieux coyotte devrait pouvoir passer la nuit ici... A basse mer, vers 5 heures du matin, il restera 30 à 40 centimètres sous la quille une fois relevée...


L'apéritif et le repas passés, nous nous couchons vers 1 heure du matin. Le bateau bouge encore mais... rien de comparable avec les mouvements subits à Portz Guen et puis ce jour là avec un vent Nord Est  et une houle Nord-Ouest, il n'y a pas de mouillage plus abrité sur Hoëdic. 


Un coup d'oeil donné lors du passage à terre à Portz Guen vers les bateaux amarrés aux tonnes du Port de l'Argol nous avait d'ailleurs confortés dans notre choix... Se faire brasser dans un port, payer sa place et en plus faire souffrir les bateaux qui frottent les uns contre les autres toute la nuit dans le cri plaintif des pare-battage très peu pour nous merci. 

Un œil dehors un peu avant basse mer pour confirmer le calcul de marnage... çà passe ... on peut se recoucher et finir la nuit.


Dimanche 20 juin

Conditions :
Température : 14 à 22°C
Ciel dégagé, quelques nuages épars en milieu d'après midi
Vent : 0 à 18 nœuds de Nord-Ouest à Nord-Est
Mer du Vent : 0,20 m à 0,50m 

Trajet :
Guy prend quelques photos au lever du soleil qui nous confirmerons à postériori que nous étions bien positionnés dans une cuvette bordée de cailloux. 


Un petit déjeuner plus tard, nous levons le camp en direction du phare des grands cardinaux en essayant d'éviter Truguen Menut et des rochers affleurants. 
Le passage des Cardinaux est marqué par l'Histoire :
 
"Le 20 novembre 1759, lors de la guerre de Sept Ans, les rochers des Cardinaux, au sud-est de Hoëdic, donnèrent leur nom à la bataille navale des Cardinaux que l’escadre britannique de l’amiral Edward Hawke remporta sur une escadre française venant de Brest. Celle-ci devait rejoindre la flotte française rassemblée dans le Morbihan pour transporter un corps expéditionnaire qui aurait débarqué en Écosse française . Certains  bateaux purent s’échapper et se réfugier dans différents ports bretons, mais cette sévère défaite interdit à Choiseul de porter la guerre en Grande-Bretagne." 
 pour en savoir plus : cliquer ici

Une fois le phare dépassé nous virons direction le Grand Mont mais le vent est instable en force et en direction. Nous passons d'une amure à l'autre en fonction des adonnantes et des refusantes et devons nous résoudre à mettre le moteur pour rentrer à l'heure de la marée alors que le vent commence à forcir. Dommage de ne pas en profiter mais vieux coyotte est trop lourd pour le ramener sur son dos à la bouée... nous devons donc composer avec les éléments. Nous rentrons rapidement, mettons les béquilles ....

il reste 10 centimètres d'eau sous la quille... il était temps !